...à se convaincre que nous vivons dans une fausse réalité ?
Trigger warning : coma
On trouve parfois en commentaire d'une vidéo YouTube cette copypasta que j'affectionne : bonjour, je suis votre médecin. Vous êtes dans le coma depuis quinze ans. Nous souhaitons que vous reveniez. Si vous voyez ce message, s'il vous plaît, réveillez-vous. Bien sûr, il n'y a pas de nom ; ce serait trop facile. Ce serait effrayant, s'il y avait un nom, et qu'il était juste.
Nous n'avons pas de moyen de nous assurer que notre conscience soit "vraie" et non issue d'une simulation ou de toute autre fable mentale. Après tout, s'il existe une réalité autre, nous n'avons aucune idée de sa nature et de ce qui y est possible. Peut-être que tout ça est un gigantesque solipsisme qui un jour volera en éclat ? Comme pour le vide intersidéral, je trouve cette angoisse belle. Je me sens assez sain d'esprit pour jouer à douter, et explorer ce malaise existentiel.
Jouons à deux. Tout commence par l'échange de safewords qui, s'ils sont utilisés un jour, doivent irrémédiablement mettre fin à la partie, sans négociation possible.
L'une des joueuses est le Message, l'autre le Patient. Une partie dure une dizaine de minutes et peut être reconduite pour des séances futures, prévues ou à l'improviste, dans des moments de bonne santé, dans le noir si possible.
Le Message commence par expliquer brièvement la situation au Patient : le coma, l'appel au réveil. Il peut remplacer cette introduction par une autre idée de mise en contexte.
Le Patient raconte sa journée. Il peut s'inventer une identité ou se jouer lui-même. Il peut inventer sa journée ou raconter sa vie véritable, ou encore raconter de semi-mensonges.
Le Message écoute et l'interrompt pour poser des questions. Il peut se jouer lui-même ou dire qu'il porte la parole du docteur Lénault. Il relève les détails étranges, les changements d'habitudes, il demande s'il n'y avait pas aussi ceci ou cela. Il cherche à montrer que tout cela, ce n'est pas le monde réel ; il montre que ce que le Patient tient pour vrai est incohérent, il espère qu'il s'en rende compte de lui-même. Mais il ne le dit pas frontalement pour ne pas le braquer et veut plutôt le lui suggérer doucement.
En fin de séance, le Message peut conclure, réaffirmer son message, avoir une conversation rapide avec le Patient, lui faire faire un exercice simple, etc. à sa guise. Puis il souhaite au Patient de s'éveiller bientôt et lui souhaite à la prochaine fois, encore qu'il ne sache pas quand est-ce que le prochain message l'atteindra.
La partie peut être reconduite indéfiniment, jusqu'à ce que le Patient refuse définitivement d'entrer en contact avec le docteur, ou qu'un safeword soit prononcé.
Trigger warning : coma
On trouve parfois en commentaire d'une vidéo YouTube cette copypasta que j'affectionne : bonjour, je suis votre médecin. Vous êtes dans le coma depuis quinze ans. Nous souhaitons que vous reveniez. Si vous voyez ce message, s'il vous plaît, réveillez-vous. Bien sûr, il n'y a pas de nom ; ce serait trop facile. Ce serait effrayant, s'il y avait un nom, et qu'il était juste.
Nous n'avons pas de moyen de nous assurer que notre conscience soit "vraie" et non issue d'une simulation ou de toute autre fable mentale. Après tout, s'il existe une réalité autre, nous n'avons aucune idée de sa nature et de ce qui y est possible. Peut-être que tout ça est un gigantesque solipsisme qui un jour volera en éclat ? Comme pour le vide intersidéral, je trouve cette angoisse belle. Je me sens assez sain d'esprit pour jouer à douter, et explorer ce malaise existentiel.
Jouons à deux. Tout commence par l'échange de safewords qui, s'ils sont utilisés un jour, doivent irrémédiablement mettre fin à la partie, sans négociation possible.
L'une des joueuses est le Message, l'autre le Patient. Une partie dure une dizaine de minutes et peut être reconduite pour des séances futures, prévues ou à l'improviste, dans des moments de bonne santé, dans le noir si possible.
Le Message commence par expliquer brièvement la situation au Patient : le coma, l'appel au réveil. Il peut remplacer cette introduction par une autre idée de mise en contexte.
Le Patient raconte sa journée. Il peut s'inventer une identité ou se jouer lui-même. Il peut inventer sa journée ou raconter sa vie véritable, ou encore raconter de semi-mensonges.
Le Message écoute et l'interrompt pour poser des questions. Il peut se jouer lui-même ou dire qu'il porte la parole du docteur Lénault. Il relève les détails étranges, les changements d'habitudes, il demande s'il n'y avait pas aussi ceci ou cela. Il cherche à montrer que tout cela, ce n'est pas le monde réel ; il montre que ce que le Patient tient pour vrai est incohérent, il espère qu'il s'en rende compte de lui-même. Mais il ne le dit pas frontalement pour ne pas le braquer et veut plutôt le lui suggérer doucement.
En fin de séance, le Message peut conclure, réaffirmer son message, avoir une conversation rapide avec le Patient, lui faire faire un exercice simple, etc. à sa guise. Puis il souhaite au Patient de s'éveiller bientôt et lui souhaite à la prochaine fois, encore qu'il ne sache pas quand est-ce que le prochain message l'atteindra.
La partie peut être reconduite indéfiniment, jusqu'à ce que le Patient refuse définitivement d'entrer en contact avec le docteur, ou qu'un safeword soit prononcé.